Roman 12+ à retrouver sur ma boutique en ligne Etsy, AmandetCie ou dans votre librairie préférée !

Naissance de Saphia et la fille de brume :
Sous ma plume, surement tapie depuis bien longtemps, est née, un jour, une mystérieuse fille de brume lors d’un concours de nouvelles. Cette jeune femme avait besoin d’une battante pour pouvoir elle-même révéler sa beauté, sa force : Saphia. Cette dernière découvre une mission de vie en basculant dans le monde parallèle des Poulkirissimismirons. Pendant plusieurs mois, je n’ai plus quitté ce petit univers.
Résumé du manuscrit :
Saphia, 15 ans. Recueillie à 3 ans par Nanou, sa grand-mère, à la mort de ses parents. Saphia grandit seule dans cet amour, dans le creux d’un vallon de Lozère jusqu’au jour où un accident l’amène dans un monde parallèle : celui des Poulkirissimismirons, petit peuple survivant de la Grande Catastrophe. Leur monde a brusquement cessé de tourner et sèche sous les rayons omniprésents du soleil. Seule la fille de brume pourrait les aider.
Colline vit isolée, dans sa forteresse de pierres et de millions, sans oser sortir. Pour l’instant. Car, comme tout interdit posé ou qu’on se pose à soi-même, il n’attend que d’être bravé.
Ces destins sont amenés à se croiser. Pour le petit monde des Poulkirissimismirons. Pour la vie.
Et si les deux jeunes femmes partaient à la recherche du poète des confins du monde, alors peut-être que tout pourrait être sauvé car, paraît-il que, là où le poète est passé, le monde peut changer.
Extraits :
CHAPITRE 1
Des vagues monstrueuses s’élevaient de part et d’autre du voilier, creusant les flots jusqu’à voir le sable des abysses, s’abattant sur les mats qu’elles coupaient net, emportant les voiles, balayant le pont et ses passagers.
Noir. Zébrures d’éclairs. Noir. Grondement du tonnerre qui s’éloigne.
Ruisselante de sueur, Saphia tremblait, recroquevillée au fond de son lit, agrippée à son oreiller. Comme chaque fois qu’elle faisait ce rêve. Comme chaque fois, elle avait l’impression d’y être. Elle avait du mal à calmer son cœur qui battait encore la chamade.
Sa grand-mère avait mis du temps à accepter de lui raconter les conditions de la mort en mer de ses parents alors qu’elle venait d’avoir trois ans. Il y avait douze ans de cela.
Régulièrement, ce rêve la terrassait dans son sommeil, si criant de vérité. La trop grande réalité de ce qu’elle y vivait lui avait donné une crainte insurmontable de l’eau, à elle, petite Bretonne aux parents navigateurs. […]
CHAPITRE 2
Colline est timide. Tellement timide qu’on pourrait dire que c’en est maladif. Elle se cache du monde, des gens. Elle se cache des éléments. Surtout du beau temps qui irradie et illumine chaque chose.
Colline n’a pas souvenir d’être sortie de chez elle. Peut-être enfant. Peut-être. Mais ses parents ne sont plus là pour le lui raconter. Cette absence de souvenir d’une éventuelle sortie possible ne l’aide pas à aller de l’avant. Elle n’est pas malheureuse pour autant. Peut-être un peu pâle. Peut-être. Elle connaît le monde mieux que quiconque par les milliers de livres lus, de globes terrestres manipulés, de cartes observées. Elle saurait se retrouver n’importe où grâce aux milliers de plans de villes analysés, décryptés, gribouillés. Mais Colline ne sort pas.
Colline a pour unique compagnon un énorme chat angora qu’elle a surnommé Pantouflard car il passe le plus clair de son temps à la suivre et à dormir quel que soit l’endroit où elle s’assoit. Il faut dire que Colline est le plus souvent dans le grand salon à arpenter les mètres et les mètres de bibliothèque que lui ont laissés ses parents.
Les gens du village qui borde sa propriété connaissent son histoire mais ne l’ont jamais vue. Des tas de théories plus folles les unes que les autres courent sur Colline. Elle serait naine, borgne ou femme-tronc. Chacun cherche les raisons de son repli sur elle-même. Pas un ne se dit que c’est pour fuir ce monde.
Elle reçoit ses repas au travers de la chatière de Pantouflard qu’elle a elle-même agrandie. Le gros matou préfère en effet passer par la lourde porte qu’elle entrouvre pour le laisser filer après avoir gratté d’un air supérieur.
« Pour vivre heureux, vivons caché » : Colline est très riche, millionnaire même. Ses parents, d’anciens chercheurs très connus, lui ont laissé cet héritage en plus de la grande propriété. Sur un compte en banque qu’elle gère via Internet, elle a appris la finance, les opérations boursières de base pour ne jamais être dans le besoin. Colline a bien conscience de son problème mais a appris à vivre avec. Pour l’instant. La plupart des villageois l’envient plus qu’ils ne la prennent en pitié tant la cupidité peut faire oublier la plus triste des situations. Les mères se servent de l’aspect maléfique de son domaine pour faire peur à leurs enfants capricieux. Les hommes tentent d’estimer les millions de sa fortune comme des parieurs d’un bar PMU. Les petites filles rêvent de princes charmants, enfermées dans des tours imaginaires.
Consciente de tout cela, bien protégée derrière les hauts murs de sa forteresse de pierres, Colline grandit. Aucun risque qu’elle ne cherche à se heurter à la vraie vie. Aucun.
Pour l’instant.